Majestic 12 - 1ère partie
Ce sujet est la suite de : Roswell, le survivant du crash

Un aéronef d'origine inconnu s'est écrasé dans le désert du Nouveau-Mexique. En quelques jours, la version officielle du crash d'un ballon météo vient remplacer celle de l’astronef.
A cette époque, aucune structure politico-militaire n'existait pour traiter et répondre aux nouvelles questions que posait cet événement :
Technologiques : pouvait-on procéder à la retro-ingénierie de cet appareil ?
Renseignements : quelles étaient les intentions de ses occupants ? Étaient-ils une menace ?
Stratégiques : comment maintenir le secret de cette découverte ? Quelle classification adoptée ?
Militaires : comment gérer ce genre de situation, si elle venait à se reproduire ?
A cela vint s'ajouter dès le mois d’août, les informations et les révélations faites par le survivant du crash (voir le sujet pour plus d'informations). Afin de solutionner cette problématique, le président des États-Unis : Harry Truman approuva le 24 septembre 1947 sur proposition du Secrétaire à la défense James Forrestal et en concertation avec le Dr. Vannevar Bush et l'Adm Roscoe H. Hillenkoetter, la création d'un groupe baptisé "Majestic-12", chargé de mener des opérations de niveau TOP SECRET à des fins de renseignements, de recherche et de développement.


12 membres furent désignés pour constituer ce premier comité :

De gauche à droite, du haut vers le bas :
- Gen Hoyt S. Vandenberg : Vice chef d'état-major de l'US Air Force
- Secy James V. Forrestal : Secrétaire à la défense des États-Unis
- Gen Nathan F. Twining : dirigeait le bureau matériel de l'US Air Force (AMC - Air Materiel Command)
- Adm Roscoe H. Hillenkoetter : directeur des services du renseignement (DCI - Director of Central Intelligence)
- Dr Vannevar Bush : ingénieur et scientifique, il pris la tête en 1947 du Development Board of the National Military Establishment
- Dr Detlev Bronk : dirigeait le conseil national de la recherche des États-Unis (NRC - National Research Council)
- Adm Sidney W. Souers : Secrétaire exécutif du National Research Council
- Dr Lloyd V. Berkner : ingénieur et physicien, expert rattaché à l'opération "High Jump" (Antarctique)
- Dr Donald Menzel : astrophysicien, célèbre pour sa négation du phénomène et des théories OVNI
- Dr Gordon Gray : Secrétaire à l'armée des États-Unis
- Gen Robert M. Montague : Commandant de la base de Sandia à Albuquerque où se trouve l'Atomic Energy Commission
- Dr Jérome Hunsaker : directeur du département d'ingénierie mécanique du MIT.
La structure du Majestic-12 va rapidement évoluer et se développer au fil des années. Pour expliquer ce qu'il en est, nous nous appuierons sur cette représentation simplifiée issue des recherches de l'ufologue Marc Saint Germain :

Ce qui est décrit en noir est connu et officiel, ce qui est en rouge est non-officiel et méconnu du public (du moins en général...). En vert, ce sont les circuits financiers.
Nous allons décrire dans cette partie, quelques exemples d'implication de ce comité au travers des informations et d'événements issus de leurs directives.
A la fin de l'année 1947, l'US Air Force initiera un programme d'étude sur les OVNI baptisé "SIGN".
Cette première étude sera lancée par le général Nathan Twining (membre du MJ-12) à partir de la base de Wright-Patterson et débutera officiellement le 22 janvier 1948, pour se terminer le 16 décembre de la même année. Les conclusions de ce programme seront que les soucoupes volantes ne viennent pas d'une autre planète et qu'elles ne représentent pas une menace.
Une seconde étude prendra le relais de février 1949 jusqu'au 12 septembre 1951, sous le nom de projet GRUDGE. Ce programme prendra une autre dimension et conduira à la conclusion que toutes les observations d'OVNI résultent de méprises avec des appareils conventionnels, ou à des troubles psychologiques (hystérie collective, canulars, ...).
Face à ce verdict peu convaincant et à une nouvelle vague d'OVNI, une dernière étude débutera le 12 avril 1952 sous le nom de "Projet Blue Book". Ce 3ème programme permettra d'analyser près de 12 000 cas d’observations et conclura en 1969 que moins de 3% des cas restant inexpliqués, ne le sont que par manque d'informations...
De nos jours encore, une partie seulement des documents du projet Blue Book est déclassifiée et est accessible sur demande par le public (loi FOIA : Freedom of Informations Act). Le service des Archives Nationales maintient toujours certains dossiers et supports de preuves au secret, et seules des personnes accréditées et disposant d’une habilitation spéciale sont autorisées à les consulter.

Mais discréditer les observations et ridiculiser les témoins malgré les preuves ne suffisait pas...
(voir dossier le debunking)
L'objectif était d’influencer, de détourner l'attention et l’attrait du public pour ces sujets. Pour cela, deux techniques majeures furent employées :
La dilution : il s'agit d'entourer un fait, un événement de plusieurs hypothèses pour le noyer dans un trop plein d'informations qui le rende inabordable. C'est ce qui a été entrepris pendant plusieurs années avec le crash de Roswell, en multipliant le nombre de sites de crashs et de sources de témoignages contradictoires.

La séduction : technique visant à séduire le public avec une source dénouée de tout esprit scientifique. En l’amenant sur un terrain qui mélange : la peur, la médiocrité et l’imaginaire, on obtient un « court-circuit » de l’esprit qui à défaut d'analyser le sujet OVNI et la vie extraterrestre avec une approche critique, l'associera à la paranoïa et à la science-fiction.
Le cinéma jouera un rôle prépondérant dans cette technique.
Continuons sur un autre aspect.
Nous avons vu que la survenu d’un crash non conventionnel devait désormais être pris en charge et traité rapidement pour éviter toute fuite de l’information et de dommages collatéraux sur la population (physique ou psychologique).
Revenons donc un peu en arrière...
6 mois après la création du Majestic-12, il se produisit un autre crash au Nouveau-Mexique, plus précisément le 25 mars 1948 à Aztec. Cet épisode est très bien détaillé et expliqué dans ce livre :

Le Nouveau-Mexique serait-il un triangle des Bermudes pour les objets célestes ?
Est-ce la loi des séries qui s'applique ? Ou bien ce crash a t-il été provoqué ?
Ce qui est intéressant quand on étudie le dossier Aztec de plus près, c'est la rapidité et l'organisation mise en œuvre par les militaires pour trouver le site, le nettoyer et intimider les témoins.
Cette affaire aurait du d'ailleurs passée inaperçue et méconnue des livres d'histoires, si ce n'est que la cupidité de certains qui ont tenté d'acheter l'histoire et les témoignages, a permit sa fuite au niveau des tribunaux... (et on les en remercient).
Nous avons ici, la possibilité de l’implication du Majestic-12 pour coordonner une intervention d’un groupe militaire sur un site de crash non conventionnel. Ce fût en tout cas, l’un des rares cas très bien documenté sur la gestion et le nettoyage d’un tel évènement (provoqué ou non).
On note dans le schéma d'ensemble, que le groupe Majestic-12 donne des directives au complexe militaro-industriel. On retrouve cette influence notamment dans l'apparition de certaines technologies. Prenons cet exemple :
L’Air Materiel Command dirigé par le général Nathan Twining en 1947, était en lien avec les laboratoires « Bell Labs ». Cette coopération n'a rien d’extraordinaire car le Colonel Philip Corso du département R&D, le mentionne également dans son livre « The Day After Roswell ».
Mais ce dernier rapporte qu'un haut gradé : le général Arthur Trudeau de ce même département de recherche s'est rendu avec des échantillons de matériels récupérés par l'AMC dans les laboratoires Bell Labs, et que en à peine quelques semaines de recherches, ce laboratoire déposa un brevet qui allait permettre à l'humanité d'entrer
dans une nouvelle ère d'évolution technologique :

La coïncidence de la découverte du transistor, ne serait-elle pas liée à une première étape de rétro-ingénierie issue du crash de Roswell ?
Nous terminerons cette 1ère partie, sur la structure de commandement et la classification du secret.
Étudions pour cela l’emblème du Majestic-12 et sa symbolique :

Nous retrouvons les 12 membres du comité symbolisés par les 12 étoiles et le chiffre romain "XII" au centre.
Le chiffre romain "MCMXLVII" symbolise son année de création : 1947.
Bien qu'étant rattaché au DoD (Département Of Défense), la classification du secret ne se réfère pas à une structure conventionnelle que l'on connaît dans les armées.
On distingue en effet plusieurs symboliques liées à la Franc-Maçonnerie, dont "l’œil dans la pyramide, qui voit tout" (cette notion est décrite dans La fresque) ainsi que les 33 rayons solaires qui représentent les 33 degrés d’initiations, associables à de potentiels niveaux d’accréditations et de classification du secret.
L'aigle symbole de la puissance américaine est représenté avec les yeux bandés. Cette symbolique combinée à la phrase en latin : "Sub rosa scientia ipsa potentia est" qui peut se traduire par : "en secret, la puissance par la connaissance", représente bien la structure hiérarchique du Majestic-12 qui œuvre en parallèle et se dissocie
de la chaîne de commandement officielle.
Difficile d'imaginer l'étendue des capacités et des secrets détenus par une telle organisation...
A suivre...
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